Moscou de notre correspondante
La Russie, l'Allemagne et la France, dont les plus hauts représentants se sont rencontrés vendredi soir à Saint-Pétersbourg, entendent remettre l'ONU dans le jeu pour le règlement de la crise irakienne après la victoire anglo-américaine et la chute du dictateur. Le président russe, Vladimir Poutine, a insisté sur le rôle «unique» de l'ONU pour régler les problèmes internationaux, soulignant que cet objectif pourrait être atteint «sans une coopération dans la zone euro-atlantique». Pour Jacques Chirac, les Nations unies doivent «jouer un rôle central» dans la reconstruction de l'Irak d'après-guerre. «Elles seules ont la légitimité nécessaire», a-t-il ajouté. Les détails de ce rôle reste à préciser, estime le chancelier Gerhard Schröder, qui demande à la coalition conduite par les Etats-Unis d'en accepter d'abord le principe.
Domaine humanitaire. Les trois hommes entendent donc donner à l'ONU une initiative plus large que le désirent les Etats-Unis, qui voudraient confiner l'organisation au domaine humanitaire et qui ont déjà attribué de nombreux contrats à des entreprises américaines. La victoire si rapide de la coalition anglo-américaine semble avoir pris de court le Kremlin. Silencieux depuis la chute de Bagdad, le président Vladimir Poutine a concédé, vendredi, que l'effondrement du régime de Saddam Hussein était «un point positif». Il n'a pas manqué toutefois de déplorer «les morts et les destructions», qui sont «une mauvaise chose». L'homme f