Washington
de notre correspondant
C'est dans une drôle d'ambiance, à la fois brumeuse et électrique, que se retrouvent, ce week-end à Washington, des grands argentiers de la planète, pour les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI. De la victoire chaotique en Irak aux ratés de l'économie, en passant par les tensions transatlantiques, les ministres des Finances et banquiers centraux ne manquent pas de sujets de discussion. Mais le brouillard qui entoure l'avenir immédiat du monde est d'une épaisseur à décourager toute prévision ou tout projet.
«Cohérence». La chute du régime irakien est la seule donnée solide dans le nouveau paysage. «On peut penser que ce sera une guerre courte», s'est félicité jeudi, au cours de sa conférence de presse, le directeur général du FMI, l'Allemand Horst Köhler, qui a estimé que «les risques que la guerre faisait peser sur l'économie mondiale ont été jusque-là contenus». La veille, le Fonds avait publié des prévisions de croissance mondiale honnê tes : +3,2 % pour l'année en cours. Mais le Fonds «n'est pas d'une extrême cohérence», pour reprendre l'euphémisme d'un expert européen : «Ils sortent des prévisions plutôt optimistes, qu'ils émaillent ensuite avec des gros mots inquiétants : déflation, récession, déficits jumeaux...», constate-t-il.
L'incertitude ambiante empê che toute prévision vraiment sérieuse. Personne n'est ainsi capable de dire où se situera le prix du baril dans les prochai nes semaines. Il était à 40 dollars en févrie