Bagdad envoyé spécial
Mais où est passé Ali ? Cet enfant, qui était devenu un des symboles de la guerre d'Irak, a disparu depuis deux jours. Agé de 12 ans, Ali Ismaël Abbas a perdu sa famille et ses deux bras dans un bombardement américain qui a frappé son quartier de Zaafaraniya, au sud de Bagdad, début avril. Depuis, il était soigné à l'hôpital Al-Kindi, où il a été amputé des deux bras. Mais, avec l'arrivée de l'armée américaine et les pillages, les médecins se sont évanouis dans la nature, et les patients sont rentrés chez eux. Aux dernières nouvelles, Ali aurait été transféré dans l'un des rares hôpitaux à ne pas avoir été pillés.
Familles déboussolées. Pour le reste, la situation sanitaire commence à prendre un tour dramatique à Bagdad. «Nous essayons de faire un état des lieux», explique Roland Huguenin-Benjamin, le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Bagdad. «Nous sommes extrêmement inquiets. La plupart des hôpitaux ont été pillés. Ceux qui restent n'ont pas d'électricité, pas d'eau, ni de médecins. Personne n'est là pour prendre en charge les blessés qui arrivent. Quant à ceux qui étaient sous traitement, on a perdu leur trace. Aujourd'hui, quelqu'un frappé par une crise d'appendicite aiguë a toutes les chances de mourir à Bagdad.»
La liste des établissements hospitaliers pillés est interminable : l'hôpital Hammadi Chehab, à la cité médicale, l'hôpital Nizar Samaraï, au centre-ville, ainsi que l'hôpital olympique, l'hôpital Yarmouk, le plus