1 Quels sont les risques d'anarchie ?
Le retour à la stabilité et à un minimum d'Etat de droit représente un enjeu majeur et urgent pour les forces américaines et britanniques qui contrôlent déjà près de 60 % du pays. L'insécurité aggrave encore la situation humanitaire. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a tenu vendredi à rappeler que «la coalition avait la responsabilité du bien-être et de la sécurité de la population dans les régions qu'elle contrôle» comme le spécifie la 4e convention de Genève évoquant les devoirs de la puissance occupante. Or le chaos continue de régner dans une bonne partie des villes, de Bagdad à Bassora, en passant par Kirkouk et Mossoul. Il y a les pillages. Il y a les règlements de comptes, la traque aux «Moukhabarat», les sbires des nombreux services de sécurité et leurs «indics», ou présumés tels. Il y aura les vengeances contre ceux qui d'une manière ou d'une autre profitaient du régime du Baas comme de l'embargo. Les haines accumulées vont se libérer, sur fond de conflits ethniques ou religieux, entre chiites majoritaires et sunnites favorisés par le pouvoir. Ou entre Arabes et minorités de la mosaïque irakienne, sans oublier de vieilles vendettas tribales... Les partisans de l'ancien régime vont attiser les conflits par des attentats ou des assassinats comme jeudi à Najaf celui de Madjid Al-Khoei, une importante personnalité chiite. Les lendemains de dictature se ressemblent. En Irak, la tâche des «libérateurs» s'annonce néanmoins trè