New York de notre correspondant
Le 31 mars, le patron de Monsieur Touton Selection a envoyé une lettre à Jean-Marc de La Sablière, le représentant permanent de la France à l'ONU. Son entreprise, installée à New York depuis plus de vingt ans, vend des vins à de nombreux marchands de la côte est américaine. «Voici maintenant exactement un mois que la campagne antifrançaise a commencé aux Etats-Unis (...), écrit Guillaume Touton. Je peux maintenant dresser un premier bilan pour ce mois de mars. Nous avons perdu plus de 500 000 dollars de vente de vins français, à peu près 6 000 caisses de différentes appellations contrôlées (...). Durant ce mois de boycott, chaque semaine s'aggrave par rapport à la précédente. Où cela va-t-il s'arrêter ?»
La lettre de ce chef d'entreprise traduit toute l'inquiétude des sociétés françaises établies aux Etats-Unis ou important des produits français. Depuis plus de quatre semaines, les appels au boycott de la France se multiplient, en raison de la position «antiguerre» de Paris. Les conséquences commencent à se faire sentir. Guillaume Touton parle d'une perte de chiffre d'affaires de 10 % durant le mois de mars, tandis que d'autres évoquent des reculs de 30 % liés à la francophobie galopante.
Vin et gastronomie en tête
Jusqu'à présent, ce sont surtout les petites entreprises qui souffrent, celles qui vendent au grand public. Les secteurs les plus touchés sont les plus symboliques, le vin et la gastronomie en tête. Les grands groupes français implantés