L'opinion française persiste. Et Jacques Chirac surfe sur une exceptionnelle popularité. Malgré la «libération» de l'Irak, les vagues scènes de liesse entraperçues dans Bagdad à l'arrivée des troupes américaines, et une guerre plus courte que prévue, les personnes interrogées par Louis Harris pour Libération et AOL dans l'Observatoire de l'opinion (1) considèrent à 59 % que l'intervention américano-britannique était une «très» ou «plutôt mauvaise chose» (contre 35 % qui la jugent comme «une très» ou «plutôt bonne chose»). Un rejet en hausse de 15 points, d'autant plus remarquable que l'enquête a été réalisée deux jours après la chute de la capitale irakienne. C'est dans les rangs des sympathisants socialistes que se recrute le moins de va-t-en-guerre : 26 % d'entre eux pensent que la guerre aura été une bonne chose contre 44 % des électeurs de droite. Et seulement 29 % des électeurs de Jacques Chirac font part de leur accord avec le conflit.
Néfaste. Les personnes interrogées subodorent, en outre, que ses conséquences risquent d'être néfastes aux intérêts français. Certes, une majorité de 50 % d'entre elles considère que, sur la scène internationale, la France ne semble pas isolée diplomatiquement. Mais une forte minorité (46 %) pense le contraire. Toujours au chapitre des conséquences du conflit, 35 % des Français estiment que les tensions entre communautés sont «plus fortes» en France depuis le déclenchement des hostilités, contre 29 % qui les jugent «moins fortes», 28 % co