C'est un slogan qui résonne un peu comme un avertissement au vingt-septième jour de l'engagement américano-britannique en Irak. «Oui, oui à la liberté !», «Oui, oui à l'islam !», «Non à l'Amérique, non à Saddam !», scandait hier la foule à Nasirya, pour dénoncer la réunion de l'ex-opposition à Saddam Hussein sous l'égide des Américains (lire page 4). L'un des imams qui dirigeaient le cortège expliquait que les manifestants «estiment que la Hawza (université religieuse chiite, ndlr) à Najaf est l'unique représentant du peuple irakien, à 80 % chiite».
Au-delà des luttes pour le pouvoir et des querelles doctrinales de leurs dignitaires, les chiites d'Irak veulent décider du sort de leur pays, comme l'a souligné hier, par la voix de son fils, l'ayatollah Ali Sistani, 73 ans, un des dignitaires chiites les plus influents : «Notre pays doit être gouverné par son peuple, par ses enfants les meilleurs. Ce sera aux Irakiens de choisir qui gouvernera, nous voulons que ce soit eux qui contrôlent le pays», a déclaré sayyid Mohamed Reda. «Les Américains sont les bienvenus mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose qu'ils restent longtemps», a-t-il ajouté, sans préciser de délai.
Insurrection. Majoritaires ils représentent entre 55 et 60 % des 24 millions d'Irakiens les chiites ont vécu dans la peur et la misère sous la férule du clan sunnite de Saddam Hussein. A l'image des habitants de Saddam City, cette immense banlieue misérable de Bagdad tracée au cordeau pour être mieux surv