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Libération
Éditorial

Pas de panique

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publié le 17 avril 2003 à 22h52

L'apocalypse dans un postillon ! On connaît la formule figée : il suffit que l'un éternue pour que la France (ou la Lozère, ou la planète) s'enrhume. Or on vient juste de prouver que le virus responsable de la pneumonie atypique appartenait à la même famille que celui du rhume banal. Donc il faudrait avoir peur ? Non. D'ailleurs, on n'observe pas de panique, peut-être parce que le Sras a subi la concurrence médiatique de la guerre : tout le monde a pu constater qu'il ne tuait pas plus qu'un dommage collatéral pas trop latéral. Ça, c'est la bonne nouvelle. La mauvaise, c'est qu'apparemment cette vilaine bestiole a tout pour s'incruster dans notre tout-venant, comme quelques centaines d'autres.

Faut-il craindre la rapidité avec laquelle ce germe inédit s'est répandu au-delà des frontières ou admirer celle qu'ont montrée les services sanitaires pour le détecter, l'identifier et, peut-être, l'endiguer ? On penche plutôt pour le second cas de figure. La communauté médicale, celle des soignants comme celle des chercheurs, a réagi d'une manière efficace et diligente. Seule la Chine fait tache dans ce paysage, mais il s'agit d'un accident de bureaucratie, pas d'une défaillance scientifique.

Comme c'est souvent le cas, la volonté montrée par Pékin de gommer des faits gênants s'est révélée contre-productive, confortant la hantise idiote de l'Asiatique-qui-tousse. C'est pourtant en Chine que se trouvent quelques-unes des clés de l'épidémie ­ son existence sociale ­ et donc aussi les moye