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Libération
Éditorial

Ralliement

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publié le 17 avril 2003 à 22h51

Quoi qu'en pensent les dirigeants de l'Union européenne qui, d'Athènes, se penchent aujourd'hui sur le futur de l'Irak, celui-ci sera décidé à Washington. Et, quoi qu'en disent les «faucons» qui célèbrent à Washington leur triomphe, les Nations unies y joueront un rôle essentiel. Bush le sait, qui demande que le Conseil de sécurité lève les sanctions infligées à l'Irak. L'exploitation de l'or noir irakien sera en effet impossible sans nouvelle résolution, et il faudra tôt ou tard faire clore par l'ONU la quête (toujours infructueuse) des armes de destruction massive. La reconstruction de l'Irak nécessitera l'aide d'organismes comme la Banque mondiale ou le FMI, qui ne bougeront pas sans feu vert de l'ONU.

Fort de sa victoire, Bush doit décider ce qu'il veut faire de celle-ci. Il peut transformer l'Irak en protectorat, géré par un gouvernement d'anciens exilés à sa botte, mis en coupe réglée par des sociétés américaines pour en faire un porte-avions ancré au coeur d'une région stratégique à remodeler. En consignant l'ONU aux livres d'histoire.

Mais ce projet «impérial» n'est pas le plus probable. Cette guerre a déjà coûté aux Etats-Unis 20 milliards de dollars, le maintien des forces américaines coûtera plus de 2 milliards par mois, sans même parler de l'aide et de la reconstruction. La présence des GI suscite en Irak des réactions hostiles qui peuvent devenir déstabilisatrices. C'est donc l'intérêt de Bush que de faire partager les coûts et les risques de l'après-guerre par d'