Athènes envoyé spécial
«La communauté internationale saura-t-elle relever le redoutable défi qui se pose maintenant à elle en Irak ?», s'est interrogé, hier, dans la capitale grecque, Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU. «Aucun problème n'a autant divisé le monde depuis la fin de la guerre froide. Il est essentiel de réduire au plus vite la fracture.» Les Européens s'y sont attelés durant deux jours, profitant d'un sommet à Athènes à l'occasion de la signature des traités d'adhésion à l'Union de dix nouveaux pays. Et ils espèrent y être parvenus en reconnaissant à la coalition américano-britannique, dans une déclaration commune, la responsabilité de la sécurisation du pays sans limite précise de durée et en offrant les services de l'ONU pour gérer l'après-guerre.
Méfiance américaine. Il n'est donc plus question d'agiter un chiffon rouge sous le nez de George W. Bush, notamment en prétendant conditionner toute aide à une nouvelle résolution des Nations unies ou en proclamant qu'il n'est pas question de «légitimer après coup» la guerre contre l'Irak. Les Etats-Unis, qui se méfient et le mot est faible de l'ONU depuis leurs mésaventures des derniers mois, ne doivent pas avoir l'impression qu'on veut les rasseoir de force à la table du Conseil de sécurité pour leur dicter leur conduite, alors qu'ils sont décidés à garder la haute main sur la gestion de l'Irak. Cela n'aurait d'ailleurs aucun sens, les Américains étant maîtres du terrain et ayant démontré qu'ils pouva