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Libération
Éditorial

Ubuesque

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publié le 18 avril 2003 à 22h54

Pour que l'Irak puisse se rebâtir, l'aide de la communauté internationale est indispensable. Pour que cette aide puisse être déployée, le Conseil de sécurité des Nations unies doit lever les sanctions qui frappent le pays. Mais ces sanctions ne peuvent l'être que si les motifs qui avaient justifié lesdites sanctions ont disparu. Il faut pour cela que le chef des inspecteurs de l'ONU, Hans Blix, puisse certifier que l'Irak n'a plus ces armes de destruction massive qu'il était soupçonné d'avoir conservé. Hans Blix va donc devoir le plus sérieusement du monde certifier le désarmement d'un régime qui a cessé d'exister... Mis hors jeu et chassé de Bagdad par la guerre, le voilà prêt à reprendre du service !

Une semaine à peine après la chute de Saddam Hussein, l'ONU repart dans une de ces situations ubuesques dont elle a le secret. On pourrait en rire, mais la situation de nombreux Irakiens est trop tragique et risque de s'aggraver si se rallumait à New York la guéguerre diplomatique qui avait fait rage avant la guerre. La possession par Saddam Hussein d'armes de destruction massive avait été le prétexte pour Bush, la justification pour Blair, de la guerre. La communauté internationale attend de voir si les forces américaines trouveront les armes du crime. Comble d'ironie : alors qu'ils ont refusé ce délai à Blix, les Américains auront certainement besoin de semaines ou de mois pour mettre à jour ces armes dont Bush et Blair se disent toujours convaincus qu'elles n'étaient pas qu'