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Libération

Les médias font leur mea-culpa

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Presse, télé, radio: personne n'avait prévu l'éviction de Jospin. Regrets.
publié le 19 avril 2003 à 22h54

Stupeur, choc, surprise : comme tout le monde, les journalistes politiques sont médusés en cette soirée électorale du 21 avril 2002. Pas un n'a pronostiqué l'éviction de Jospin. Pas un n'a parié sur la présence de Le Pen au second tour. Que ce soit à la télé, à la radio ou dans la presse écrite, pas un n'a voulu croire à l'impensable. Et pourtant. Un an après, ils sont nombreux à l'affirmer : tous les indices étaient là, comme dans un film policier.

Indices. Dans les sondages, pour commencer. Quelques jours avant l'élection, ceux-ci montrent une érosion des intentions de vote en faveur de Chirac et de Jospin. Et une bonne tenue de Le Pen. Il suffisait de prolonger les courbes pour comprendre ce qui allait se passer, regrettent plusieurs analystes. Certains l'ont fait. Mais sans tirer les conclusions qui s'imposaient. «J'ai fait un papier là-dessus le mercredi matin qui a précédé le premier tour, se souvient Jean-Michel Aphatie, chef du service politique de France Inter. Mais j'excluais la présence de Le Pen au second tour. Je ne suis pas allé au bout de mon raisonnement.» Trois jours avant le premier tour, le Monde pose la question en première page : «L'extrême droite au second tour ?» A lire l'article, cependant, on comprend que le quotidien n'y croit pas. Le reste de la presse n'est pas plus clairvoyant. A Libération, le service politique constate bien la montée de Le Pen, mais le qualifie encore, le 19 avril, de «troisième homme fort».

Des indices ? Quels indices ?, rétorqu