Le gouvernement entretient le flou, mais certains musulmans en sont sûrs : il prépare une loi interdisant le port du foulard à l'école. Dans les allées du parc des Expositions du Bourget où l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) tenait ce week-end sa 20e rencontre annuelle, une pétition circulait «à l'attention de Jean-Claude (sic) Raffarin, Premier ministre de la République française». On pouvait y lire : «Vous vous êtes déclaré personnellement contre le port du foulard islamique dans les établissements scolaires et avez annoncé la préparation prochaine d'une loi qui interdirait définitivement ce voile dans l'enceinte de l'école française. Une telle loi constituerait une atteinte à la liberté de conscience de nos concitoyennes de confession musulmane.» La carte-lettre, anonyme, est signée : «Justice, islam, dignité.» Le sujet est d'actualité. Ces dernières semaines, plusieurs personnalités de la majorité ont multiplié les déclarations contre le port du foulard, comme si le Premier ministre voulait tester les musulmans et l'ensemble de la société sur un sujet sensible.
«Un savon républicain». Samedi soir, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a rappelé que la loi imposait à toutes les femmes de poser tête nue pour la photo figurant sur la carte nationale d'identité. En février, Luc Ferry, le ministre de l'Education nationale, s'est déclaré opposé «à titre personnel», comme son Premier ministre, au port du foulard à l'école. Et Renaud Donnedieu de Vabres,