Les huées qui ont accompagné les propos de Nicolas Sarkozy sur l'obligation de chaque Française de figurer tête nue sur les photographies officielles sont un aveu. Les fondamentalistes, qui se sont taillé un certain succès aux élections du Conseil français du culte musulman, ne sont pas seulement porteurs d'une sensibilité religieuse mais aussi d'un projet global qui vise à soustraire, de proche en proche, à la citoyenneté commune ceux et celles (surtout celles d'ailleurs) qui se réclameraient de l'islam. Une base impatiente est sans doute allée au-delà de ce que souhaitaient les dirigeants de l'UOIF savourant une légitimité «d'Etat» qu'on leur a peut-être imprudemment conférée. Mais l'on voit bien, au travers de cet incident, comment la seule question du foulard islamique à l'école n'est qu'un aspect d'une stratégie politico-religieuse plus large. Que Nicolas Sarkozy ait réagi d'une façon impeccablement républicaine réconfortera les Français de toutes origines, les musulmans en premier lieu, qui font de leur religion ou de leur athéisme une question privée et qui refusent le chantage des minorités actives sur l'Etat. L'UOIF ne représente qu'une infime fraction de la population vivant en France classifiée, à la va-vite, comme musulmane. Il n'y aurait donc pas péril en la demeure. Accordons néanmoins à Nicolas Sarkozy qu'il est plus utile d'aller prôner des principes laïques devant ceux qui en sont les adversaires objectifs que de se donner bonne conscience en s'adressant
Dans la même rubrique