Pour le gouvernement, s'ouvre la semaine dangereuse. François Fillon et Jean-Paul Delevoye achèvent aujourd'hui avec le Medef, la CGT et la CFTC leurs consultations des partenaires sociaux sur la délicate réforme des régimes de retraite du public et du privé. Puis, jeudi soir, sur France 2, le ministre des Affaires sociales disposera de 100 minutes pour convaincre l'opinion publique. Il devra faire mieux qu'avec les syndicats.
Car, pour l'instant, les ministres n'ont obtenu qu'un résultat : reformer le front de l'opposition. Toutes les confédérations, y compris la CFDT, appellent à la mobilisation. Elles se rencontreront demain soir pour arrêter leurs actions communes. Le 1er mai, traditionnel jour de manifestations syndicales, sera l'occasion d'un premier rendez-vous. Mais la CFDT souhaite une démonstration de force «public-privé» dans la première quinzaine de mai. FO entend, elle, entamer rapidement l'épreuve de force avec, selon Marc Blondel, la volonté de la «généralisation de la grève». «Une seule journée, ce sera insuffisant pour faire reculer le gouvernement», dit-on à FO. La CGT, de son côté, prévoit un coup plus tard et propose une «montée sur Paris», à la fin mai, de tous les salariés, alors que le projet de loi Fillon-Delevoye sera présenté au Conseil des ministres le 28. Le mécanisme de l'affrontement est donc quasiment en place.
Entretemps, les négociations continueront. Certains points ont été volontairement laissés dans le flou, comme les départs avancés, pour l