Plus d'un an après le drame du 21 avril qui le vit perdre son candidat à la présidentielle prématurément, le PS aurait dû commencer à avoir meilleure mine. Mais au lieu d'espérer un mieux, il doit encore redouter le pire. A trois semaines de son congrès, la question n'est pas de savoir quelles leçons il a tirées de son échec, quel projet nouveau est le sien, elle est de connaître s'il va sortir du rendez-vous plus mal en point, plus déchiré qu'il ne l'est. Signe de l'état dégradé du patient, on voit un ancien ministre annoncer son ralliement à telle motion par souci d'éviter «la rechute du PS». C'est dire la part faite à l'enthousiasme. Le PS est bien malade. Depuis son accident du printemps 2002 il n'a pas su parler aux Français, obnubilé par un nombrilisme atypique sévère et ravageur qui laisse les beurs à la droite, la sécurité à Sarkozy et la gauche au désespoir. En un an, une seule question a paru l'occuper, celle de savoir si Jospin avait bien pris sa retraite ou non. On comprend que, tout à cette interrogation, il n'ait eu ni le temps ni l'envie de s'opposer aux réformes Raffarin dont s'inquiète l'opinion. Ce jospinocentrisme lui a gâché la vie. Comme si le fantôme de l'ancien Premier ministre l'avait bridé dans sa nécessaire introspection sur les causes de son décrochage. Et continuait à le freiner dans sa recherche d'une nouvelle définition du socialisme adapté au millénaire. Jospin est parti mais comme il n'est jamais très loin, le PS souffre de continuer à assumer
Éditorial
Nombrilisme
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publié le 28 avril 2003 à 23h01
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