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Libération
Analyse

Un parti dans le brouillard, un congrès sans grand espoir.

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En panne d'idées neuves, le PS cherche son équilibre.
publié le 28 avril 2003 à 23h01

François Hollande lui-même se dit «vacciné», et la plupart des leaders du PS ne fanfaronnent pas davantage. Un an après avoir succombé à un impardonnable péché d'orgueil, les socialistes font assaut d'humilité. Nul ne se hasarde à émettre un pronostic tranché sur l'issue du congrès de Dijon. Et pour cause. Douze mois après sa débâcle, le principal parti d'opposition n'est pas plus lisible à l'intérieur qu'il n'est audible à l'extérieur. Si bien que le vote militant prend des allures de saut dans l'inconnu.

«Turn over». D'abord parce que les réflexes collectifs qui régulent d'ordinaire les grand-messes socialistes semblent s'être étiolés. Les courants traditionnels qui ont structuré le PS tout au long des années 80 et 90 ont soit disparu avec leur leader ­ les jospinistes et les rocardiens­ soit se sont mis en veilleuse en attendant des jours meilleurs pour leur mentor ; c'est le cas des amis de Laurent Fabius. D'autres, telle la Gauche socialiste, ont carrément explosé sous le contrecoup de la défaite.

Les grosses fédérations qui ont souvent fait pencher la balance par le passé ne sont pas épargnées par de violents soubresauts, à commencer par la deuxième du parti, celle du Nord, où la charge de Marc Dolez brouille les cartes. Bref, au PS, les réseaux ne sont plus ce qu'ils étaient. Et l'arrivée de 15 000 nouveaux adhérents au lendemain du 21 avril achève de le plonger dans le brouillard. Au vu du turn over dont le parti souffre de longue date, près d'un cinquième de ses effec