Berlin de notre correspondante
La question lui semble incongrue. «Retravailler ? Mais je n'ai absolument pas besoin de retravailler, s'exclame Christine, 37 ans, mère de trois enfants de 2 à 8 ans. Mon mari gagne très bien sa vie !» Ses deux fils, Jonas et Max, terminent l'école à midi. Et comment ferait-elle avec la petite Lili ? Payer quelqu'un pour s'en occuper ? «Si c'est pour y laisser tout mon salaire ou dans les impôts, je ne vois pas l'intérêt», tranche Christine.
Temps partiel. Depuis un demi-siècle, l'Allemagne cultive cette image de la bonne mère. Par opposition à la Raben Mutter, la mère corbeau qui ne rentre au foyer que pour donner la becquée. Consciemment ou pas, la classe politique a parachevé l'ouvrage. Ainsi, le deuxième salaire est tellement imposé qu'il dissuade le travail des femmes. Les allocations familiales sont parmi les plus élevées en Europe (154 euros par enfant jusqu'à 18 ans quel que soit le revenu). Les chrétiens-démocrates avaient même inscrit à leur programme des allocations à 600 euros. Les sociaux-démocrates viennent seulement de lancer un programme d'école toute la journée ! Résultat : seulement 3 millions de fem mes ayant des enfants travaillent à plein temps en Allemagne, soit un tiers de la population active féminine. Les autres travaillent majoritairement à temps partiel. Ou n'ont pas d'enfants.
La carrière ou l'enfant, pour de nombreuses diplômées de l'enseignement supérieur, le choix est cornélien. Surtout quand la gent masculine n'y me