C'est la meilleure nouvelle de la Conférence de la famille qui se tient aujourd'hui : il n'y a pas d'argent pour financer le salaire maternel dont rêvait le candidat Chirac sous le nom d'«allocation de libre choix». Les mesures que présente aujourd'hui Christian Jacob, ministre délégué à la Famille (lire ci-dessous) respectent une tradition hexagonale : le modèle français, qui allie les plus forts taux de natalité d'Europe et d'activité des mères de jeunes enfants, «modèle d'indépendance féminine» selon le sociologue François de Singly, ne sera pas remis en cause. N'en déplaise à certains idéologues qui militent pour la présence de la mère près de l'enfant jusqu'à ses trois ans (1), le gouvernement Raffarin est bien obligé de prendre acte de cette volonté farouche et typiquement hexagonale de cumuler vie professionnelle et vie familiale. La différence entre la Française et ses voisines européennes est qu'«elle peut faire des enfants en continuant de travailler et c'est pour cette raison qu'elle fait des enfants», résume Claude Martin, directeur de recher ches au CNRS. «En Europe, l'attitude des mères se répète partout, simple et sans appel : si la vie quotidienne est trop compliquée et si l'injonction de rester à la maison est trop forte, les femmes restreignent le nombre de naissances pour se maintenir à tout prix dans l'emploi», explique Jeanne Fagnani dans Un travail et des enfants (Bayard).
Rempart contre les incertitudes. Depuis la fin des années 70, tous les gouvernemen