Londres correspondance
Avec le plus fort taux de grossesses adolescentes d'Europe, et un taux d'activité féminin relativement élevé, l'Angleterre présente un tableau paradoxal. Relayés par les tabloïds et magazines féminins, deux modèles semblent coexister : celui de la mère de famille qui renonce à son travail pour élever ses enfants, et la mère célibataire élevant seule son bambin. La politique travailliste mise en oeu vre depuis 1997 en matière d'aides familiales a nettement favorisé les couches les plus défavorisées. Elle n'a cependant pas amélioré le quotidien des classes moyennes, confrontées aux coûts exorbitants des frais de garde et de scolarisation.
Absurdité. «Ici, pour avoir des enfants et s'en sortir financièrement, il faut être soit pauvre, soit riche. Ou disposer d'une famille qui veut bien prendre en charge votre enfant gratuitement !» Sarah, 32 ans, enceinte de 6 mois et mère d'un garçon de 4 ans, appartient avec son compagnon à la «mauvaise tranche», parce qu'ils gagnent trop pour recevoir le Child Tax Credit de 40 livres par semaine (60 euros) ou avoir une place réservée en crèche. «Nous n'avons pas accès aux nurseries municipales, de toute façon pleines à craquer et avec des listes d'attente de plusieurs années. Résultat: nous devons faire appel à des nounous privées ou à des crèches non subventionnées. Comme l'école ne commence qu'à 5 ans et que je voulais reprendre mon travail, j'ai dû faire appel à une nounou pour 1 000 livres par mois [1 500 euros]. Je