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Libération

Suède. L'égalité avant la fécondité

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Ce modèle familial implique le père.
publié le 29 avril 2003 à 23h02

Stockholm de notre correspondant

C'est un fait entendu, la Suède est l'un des pays les plus égalitaires au monde. Sur le papier, tout a été fait ou presque pour permettre aux femmes d'occuper pleinement leur place dans la société. Dès les années 70, le gouvernement a misé sur un vaste réseau de crèches afin que les femmes puissent investir le marché du travail. C'est chose faite. Avec 79 % de femmes actives (84 % des hom mes), la Suède fait rêver à l'étranger. 12 % des enfants de un à six ans fréquentaient les crèches en 1972. Ils sont 77 % aujourd'hui. Mais gare aux statistiques : seules 51 % des Suédoises ont un travail à plein temps, contre 74 % chez les hommes. En dix ans, le temps de travail des hommes et des femmes s'est rapproché, mais uniquement parce que les hommes restent 20 minutes de moins par jour au bureau, et les femmes 40 minutes de moins à faire le ménage à la maison.

Natalité en berne. «Moi, je ne pourrai jamais accepter de choisir entre travailler et m'occuper de mes enfants, lance Marie-Louise, une journaliste mère de trois enfants âgés de 2 à 8 ans. Mais il y a un prix à payer : un salaire plus bas, des conditions de travail moins stables, du temps partiel, des remplacements.» Pourtant, en Suède, tout est fait, en principe, pour combiner vie familiale et professionnelle. «Tous les enfants doivent avoir la possibilité d'avoir un contact aussi précoce et proche que possible avec leurs parents. C'est la raison pour laquelle les pères et les mères doivent pouv