L'extension du syndrome respiratoire sévère (Sras) grippe sérieusement la croissance des pays du Sud-Est asiatique . Investisseurs étrangers et touristes évitent la région, attendant des jours meilleurs. Faute de passagers, la compagnie aérienne Cathay Pacific a annulé plus de la moitié de ses vols. Plus globalement, l'industrie du tourisme, qui rapporte près de 10 % du produit intérieur brut des pays de la région, accuse déjà un recul d'environ 70 % de son chiffre d'affaires. Du jamais vu ! Consommation intérieure, exportations de produits manufacturés, industrie des services, tous les moteurs de la croissance asiatique montrent des signes de faiblesse. La croissance y laissera donc des dixièmes de point : selon la BAD (Banque asiatique de développement), elle devrait atteindre 5,6 %, contre 6,5 % en 2002. Un chiffre élevé puisqu'il s'appuie sur une hypothèse qui se révèle relativement optimiste : «Une épidémie contenue d'ici fin mai», précise la BAD. Or, même si les économistes restent partagés sur l'ampleur des effets du Sras, la plupart parient désormais sur un prolongement de l'épidémie. Les analystes de la région en sont réduits à constater des pertes colossales. Ainsi, la facture de la pneumonie atypique dépasse déjà les 15 milliards d'euros pour le seul secteur du tourisme. Plus difficile à chiffrer, le manque à gagner des taxes perdues ou encore les surcoûts liés aux dépenses hospitalières. Bref, les finances publiques des Etats du Sud-Est asiatique, souvent déjà ma
Déjà des pertes colossales
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publié le 7 mai 2003 à 22h55
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