La saison du Sras est-elle terminée ? L'Organisation mondiale de la santé (OMS) se garde de crier victoire. L'épidémie paraît s'épuiser un peu partout, sauf en Chine. Mais de nouveaux cas continuent d'apparaître, peut-être même en France. Et rien ne garantit qu'un virus qui s'assoupit à l'été ne se réveille pas l'hiver revenu. Même si le «laboratoire virtuel mondial» qui s'est créé via l'Internet a permis d'en percer certains secrets plus rapidement que jamais dans l'histoire, on ne sait ni d'où il vient, ni comment il opère et se répand, ni comment le soigner ou en prévenir l'apparition.
Les docteurs Tant-Mieux n'y voient qu'une épidémie mineure qui fait somme toute plus de peur que de mal (près de 500 morts, contre des millions chaque année pour le sida et la malaria) et ne suscite une psychose qu'à cause des médias. Les docteurs Tant-Pis sonnent le tocsin et appellent pour enrayer la menace à des mesures draconiennes, comme la mise en quarantaine de populations entières, voire la mise en place d'un cordon sanitaire autour de la Chine.
Mais un premier bilan clinique peut déjà être fait : les ravages, humains et économiques, considérables, de l'épidémie auraient été infiniment plus importants sans l'intervention rapide et efficace de l'OMS. Celle-ci a exercé sur le régime de Pékin des pressions qui l'ont contraint à davantage de transparence et de mobilisation. La manière dont la Chine a tenté d'occulter la gravité de cette crise, comme l'URSS l'avait fait pour celle de Tcher