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Portrait

«Pourquoi me cacher ? J'ai fait mon travail»

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publié le 9 mai 2003 à 22h57

Bagdad envoyé spécial

Il s'appelle Oudaï, lui aussi, et même s'il n'était pas aussi craint que le fils de Saddam Hussein, il en a fait trembler quelques-uns. On croyait Oudaï al-Taï en cavale en Syrie ou réfugié dans sa tribu quelque part à la campagne. Il est chez lui, en pantoufles, au huitième étage d'un immeuble de Bagdad occupé exclusivement par des hauts fonctionnaires de l'ancien régime. Petite enclave de nomenklaturistes où l'on demande, l'air méfiant et inquiet, au visiteur qui il vient voir. Oudaï al-Taï était un homme puissant et redouté. De 1991 jusqu'au 9 avril 2003, à midi, il a dirigé le Centre de presse, une annexe du ministère irakien de l'Information chargée d'encadrer, de contrôler, de surveiller ­ «assister», selon la phraséologie officielle ­ l'ensemble des médias étrangers en Irak. Entre 1988 et l'automne 1990, date de son expulsion de France, il avait occupé le poste de conseiller de presse à l'ambassade d'Irak à Paris : une couverture, dit-on, pour celui qui était en fait chargé de la surveillance et de la traque des opposants irakiens en Europe, à l'exception de la Grande-Bretagne.

Craint et courtisé

Petit et autoritaire, l'oeil noir et la moustache de rigueur, l'homme était un rouage de taille moyenne dans la machine répressive baassiste. Pas assez haut placé pour mériter d'être recherché par les Américains, mais suffisamment pour avoir des raisons de craindre ses compatriotes. Depuis la chute de Bagdad, il ne met pas trop le nez dehors, mais il se tie

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