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Libération

60% approuvent la mobilisation

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Un fort clivage subsiste pourtant entre salariés du privé et du public.
publié le 12 mai 2003 à 22h58

A proclamer haut et fort sa volonté de réformer les retraites dans un contexte économique et social difficile, Jean-Pierre Raffarin inquiète. Tel est le verdict de notre sondage Libération-Louis Harris-AOL (1). Il témoigne d'une angoisse diffuse, touchant d'abord, mais pas seulement, les fonctionnaires, et aussi d'une certaine résignation : à la veille d'une journée de mobilisation, l'opinion attend le Premier ministre au tournant. Sans croire, pour l'instant, qu'il soit sur le point de verser dans le décor.

Certes, le spectre de la «grève par procuration» qui avait eu raison du plan Juppé en décembre 1995 plane sur la potion Raffarin : 60 % des Français (contre 38 %) jugent que les fonctionnaires ont «raison de se mobiliser», un soutien partagé par 55 % des salariés du secteur privé. Pourtant, seul un quart des personnes interrogées pensent que la journée de demain peut conduire le gouvernement à revoir sa copie de façon significative. Même les deux tiers des fonctionnaires s'attendent à ce qu'elle demeure quasi inchangée. Comme un écho de l'avertissement du Premier ministre, qui prévenait la semaine dernière que «ce n'est pas la rue qui gouverne»...

Inquiétude. Trois mois après avoir ouvert son grand chantier, Raffarin est cependant loin d'avoir rassuré. Si sa route est droite, elle se dirige dans le «mauvais sens» pour 58 % des personnes interrogées (83 % dans le public et 52 % dans le privé), 38 % seulement jugeant que ses «solutions» vont dans le «bon sens». L'inquiétude