Menu
Libération

Une réforme des retraites, oui, mais pas celle-ci

Article réservé aux abonnés
Le spectre de 1995 hante le gouvernement et les syndicats.
publié le 12 mai 2003 à 22h58

Ultime bras de fer ou début d'une crise sociale grave ? Une seule chose est certaine : la mobilisation sera forte demain pour la grande journée d'action intersyndicale sur la réforme des retraites. La plupart des services publics, notamment dans les transports et l'éducation, seront touchés par des mouvements de grève, voire totalement paralysés (lire page ci-contre). Et les 115 manifestations annoncées dans toute la France (1) devraient rassembler davantage de monde que celles du 1er février ou du 3 avril derniers. Le record des défilés de décembre 1995 pourrait être dépassé.

Consensus. Ce souvenir hante aussi bien le gouvernement que les manifestants. Pour désamorcer la crise, Alain Juppé avait dû remballer son projet de réforme des régimes spéciaux. Certains syndicats (FO, G10 Solidaires-SUD) espèrent obliger Raffarin à faire de même. Les autres visent des modifications sur quelques points (pension minimum et carrières longues pour la CDFT), ou sur l'ensemble du dispositif et de son financement (CGT, CFTC, CFE-CGC, FSU et Unsa).

Le scénario de décembre 1995 a cependant peu de chances de se reproduire. En sept ans, l'opinion a changé. Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, est le premier à reconnaître que le travail réalisé par le COR (Conseil d'orientation des retraites) ­ instauré par Lionel Jospin ­ a permis d'obtenir un consensus au moins sur le diagnostic. Personne aujourd'hui ne remet en cause la nécessité de garantir l'avenir des régimes de retraites par