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Libération

Raffarin ne joue plus les fier-à-bras

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La mobilisation annoncée constitue sa première embûche. Mais sa motivation reste inentamée.
publié le 13 mai 2003 à 22h59

Changement d'ambiance à Matignon. Jusqu'à présent, en matière sociale, Jean-Pierre Raffarin jouait les fier-à-bras en s'appuyant sur la confiance des Français à son égard et en comptant sur la faiblesse syndicale. Hier, il a commencé à prendre la mesure du danger qui l'attend. «On se prépare à une mobilisation importante, confie un de ses proches, il y aura plus de monde dans la rue que les dernières fois, mais on devrait passer le cap.»

«Caisse de résonance». C'est la concomitance de la grève des transports et de celle de l'Education nationale qui inquiète le plus le gouvernement. «Dès qu'il y a un blocage des transports en commun et une fermeture des écoles, cela fait caisse de résonance et donne l'impression d'une crise grave», concède un membre du cabinet de Raffarin. Pour se rassurer, le même note que seul le secteur public est mobilisé contre le gouvernement : «Le privé ne s'associe pas au mouvement. Toutes nos remontées du terrain nous montrent que les Français souhaitent que l'on aille jusqu'au bout dans la réforme des retraites.»

Autre motif de satisfaction pour le Premier ministre : la poursuite du dialogue avec les syndicats. Jean-Pierre Raffarin a discrètement rencontré les différents leaders syndicaux à la fin de la semaine dernière et les contacts sont «quotidiens» entre les confédérations et le gouvernement, indique Matignon. «La majorité des syndicats veulent faire pression sur nous et montrer qu'ils comptent, sans pour autant aller à la rupture, assure un proc