La poursuite de la grève à la RATP, dont les agents ne sont pas concernés par la réforme des retraites, a permis à la droite de rouvrir le débat sur l'instauration d'un service minimum dans les transports publics. Durant la campagne présidentielle, Chirac avait en effet promis de «mettre en place, par voie d'accord avec les syndicats, un service garanti aux usagers dans les transports pour en assurer la continuité en cas de conflit social».
«Il faudra bien y parvenir», a estimé hier Jacques Barrot, président du groupe UMP à l'Assemblée. Le tout est de savoir comment: par la négociation sociale dans chaque entreprise ou en légiférant directement ? Le sujet met la droite mal à l'aise. Sa base est convaincue de la nécessité d'instaurer dès maintenant le service minimum par la loi. Mais le ministre (UDF) des Transports se montre beaucoup plus prudent. Répondant hier à une question du député (UDF) Hervé Morin, Gilles de Robien a préféré botter en touche en rappelant simplement que l'absence de préavis rendait la grève à la RATP «illégale». Il s'est bien gardé de prononcer les mots qui fâchent: «service minimum» ou «service garanti», comme Jacques Chirac.
Dans l'entourage de Robien, on souligne qu'«une loi poserait un problème vis-à-vis du droit de grève, garanti par la Constitution». Le ministre privilégie pour l'instant les accords dans chaque entreprise publique, à l'image de celui qui a donné naissance au dispositif d'«alerte sociale» à la RATP. «Il est plus intelligent de négoc