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Libération

A Rodez, Ferry secoué par des enseignants remontés

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Le ministre accueilli par plus de 3 000 manifestants.
publié le 16 mai 2003 à 23h01

Rodez (Aveyron), envoyé spécial.

Le premier sous-sol de la mairie de Rodez a été préféré au dernier moment à la grande salle panoramique du deuxième. «A cause du bruit», souffle un adjoint. Le gros chahut de quelque trois mille manifestants aurait en effet pu perturber la table ronde «école et territoires» des ministres Ferry et Darcos, en visite hier dans l'Aveyron. Venus des départements voisins, les enseignants sont pour la plupart en grève reconductible au moins depuis le 13 mai, très remontés contre les projets de décentralisation.

«Chaleureux». Les deux escadrons de gardes mobiles n'ont pas eu à charger les manifestants contenus devant l'hôtel de ville derrière des barrières de sécurité. Ils ont essuyé sans broncher la pluie des livres du ministre de l'Education que la foule rieuse leur jetait sur le coin de la figure. Ils ont laissé chanter «Ferry, Fillon, dé-mi-ssion» dans un bruit roulant de tam-tams et de casseroles. «C'est un accueil que l'on peut qualifier de chaleureux», a commenté Luc Ferry dans le vacarme des cornes de brume. Avant d'expliquer que le recrutement des personnels enseignants restera national et que l'Etat assurera toujours la définition des programmes, le ministre s'en est pris aux «rumeurs délirantes» qui promettent le démantèlement de l'Education nationale. Il a eu la dent dure aussi pour «tous ceux qui réclament le dialogue et s'emploient comme ici à l'empêcher». «Il y a une composante politique dans cette affaire, a développé Ferry en fin de jo