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Libération

La quadrature du trou dans le budget

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Le manque d'argent freine toute réforme.
publié le 16 mai 2003 à 23h01

Comment réformer les poches vides ? Et comment répondre aux revendications qui s'additionnent jour après jour ? Tel est le casse-tête qui pèse sur la «bonne gestion de père de famille» de Jean-Pierre Raffarin. A l'origine, le Premier ministre avait établi son plan de guerre en trois étapes : au premier semestre la réforme des retraites, au second celle de la Sécurité sociale, et en 2004 la baisse des effectifs de la fonction publique. Par la pression des règles européennes qui le contraignent à revenir sous les 3 % de déficit public dès l'année prochaine, à cause du mouvement social qui se met à contester tous azimuts, mais aussi parce que l'équation budgétaire est tellement serrée que chaque dossier résonne sur les autres, le voilà contraint d'agir dans les trois directions en même temps.

Et à enfreindre de temps à autre le sacro-saint principe posé par Jacques Chirac à l'orée de son second mandat : celui de l'allégement des impôts et des charges. Ainsi, à défaut de lâcher à la CFDT la hausse de 0,2 point de CSG qu'elle réclamait, le gouvernement a dû consentir hier à annoncer une hausse de cotisation de 0,2 point du régime vieillesse qui fait grincer le Medef. Déjà, en janvier, l'augmentation de 0,6 % de l'assurance chômage avait, à elle seule, compensé les 5 milliards d'euros de baisse de l'impôt sur le revenu concédée en 2002. A l'époque, la contradiction était passée un peu inaperçue, l'Unedic étant gérée par les partenaires sociaux. Cette fois, cette nouvelle entorse à