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Libération

Le Medef aux abonnés absents

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L'organisation patronale est attendue sur le dossier des retraites complémentaires.
publié le 16 mai 2003 à 23h01

L'unique préoccupation d'Ernest-Antoine Seillière semble être de dénoncer les grèves. «Le désordre social et la paralysie de l'activité économique par la paralysie des transports, de la distribution, des postes et des services publics» risquent «de mettre la France en récession», s'est plaint avec véhémence hier sur BFM le patron du Medef. Signataire de l'accord conclu hier avec le gouvernement, Guillaume Sarkozy, chargé des retraites au sein de l'organisation patronale a lui déploré «un point ennuyeux», l'augmentation de cotisation de 0,2 % sur le régime vieillesse, «qui devra être gagé par le redéploiement d'autres prélèvements».

En janvier 2001 pourtant, le Medef donnait au gouvernement de Lionel Jospin des leçons de réformisme social. Il menaçait de ne plus financer les retraites complémentaires avant 65 ans. Le 25 janvier 2001, quelque 300 000 personnes défilaient pour dénoncer ce chantage. L'émotion passée, l'accord fut finalement prorogé jusqu'au 30 juin 2003. A l'époque, l'organisation patronale avait paré sa provocation des intentions les plus vertueuses. C'était pour sauver les retraites par répartition de la banqueroute et ne pas faire peser la dette sur les générations futures qu'il fallait exiger un effort partagé entre fonctionnaires et salariés du privé.

Un peu plus de deux ans plus tard, le Medef peut difficilement reprocher aux pouvoirs publics de ne pas avoir fait leur part de réforme. Il s'est pourtant curieusement inscrit aux abonnés absents sur le dossier