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Retraites : 24 heures pour un accord à l'arraché

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Opposés au compromis obtenu par François Fillon, la CGT, FO, l'Unsa et la FSU appellent à manifester lundi 19 et dimanche 25 mai.
publié le 16 mai 2003 à 23h01

Hier, en début de soirée, le gouvernement tenait enfin son compromis sur la réforme des retraites. La CFDT a dit oui. La CGT et FO ont dit non, lançant pour le 25 mai un appel à une «très grande manifestation nationale». Le front syndical a volé en éclats.

Pour François Fillon, ce fut une très longue journée. A 4 h 20 du matin, sortant de dix heures de négociations avec cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), le ministre des Affaires sociales avait constaté l'échec des discussions : «Nous sommes allés au bout des possibilités.» Avant d'ajouter: «Et si vous le permettez, je vais aller dormir.»

Quatre heures plus tard, il pouvait entendre sur Europe 1 François Chérèque, qu'il venait à peine de quitter, dire qu'il était «prêt à rouvrir les discussions, dès que le gouvernement le souhaite, dans une heure, quand il veut». Un appel on ne peut plus clair du secrétaire général de la CFDT, qui allait déboucher onze heures plus tard sur un protocole en bonne et due forme, approuvé par la CFDT et la CFE-CGC. Après une journée de tractations.

Une partie des concessions avaient été lâchées dans la nuit : sur la décote (malus appliqué aux départs anticipés), ramenée à 5 % par année manquante au lieu de 6 % dans le texte initial, sur les carrières longues, avec départ possible avant 60 ans pour ceux qui ont commencé à 14, 15 mais aussi 16 ans, sur un minimum de pension, relevé de 75 % à 85 % du Smic. Mais, pour la CFDT, ce n'était pas suffisant.

«Equilibre». Hier matin, Raffarin en