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Bayrou charge ses successeurs

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Il conteste la méthode Ferry-Darcos.
publié le 17 mai 2003 à 23h02

Le couple Ferry-Darcos, François Bayrou le connaît bien. Du temps où il était ministre de l'Education (1993-1997), il avait nommé le premier à la tête du Conseil national des programmes et fait du second son directeur de cabinet. Désormais libéré des contraintes gouvernementales, le président de l'UDF continue de s'intéresser à la question. Et ne se prive pas de critiquer la manière dont ses anciens collègues gèrent son ministère de prédilection. «L'Education nationale est dans un trouble profond, a-t-il estimé jeudi à Caen. Or, l'éducation doit être la priorité des priorités pour tout gouvernement. Je ne sais pas pourquoi on ne l'a pas dit depuis un an.»

Décentralisation. A son arrivée en Basse-Normandie, Bayrou s'est fait alpaguer par des professeurs et des parents en colère. La veille, il avait reçu à Paris une délégation d'enseignants de Seine-Saint-Denis en grève depuis des semaines. Outre la réforme des retraites, ces fonctionnaires lui ont dit tout le mal qu'ils pensaient de la décentralisation. «L'école, c'est une réalité nationale, a déclaré Bayrou. Les pays qui ont essayé une école complètement décentralisée, comme la Grande-Bretagne, s'en mordent les doigts.» S'il ne remet pas en cause le transfert de 100 000 fonctionnaires de l'Education (lire page 3) aux collectivités, il en conteste la méthode. «Le moins que l'on puisse dire, c'est que la concertation avec les syndicats comme avec les élus locaux n'a pas été au rendez-vous», a-t-il confié en marge de son meeting