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Libération

Ferry, du cafouillage à l'ère du soupçon

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Plusieurs dossiers ont terni l'image du ministre dans les établissements.
publié le 17 mai 2003 à 23h02

Menteur. Le soupçon met Luc Ferry hors de lui. C'est pourtant sa réputation auprès des syndicats et, de plus en plus, sur le terrain. Sur fond de rivalité entre le ministre et son ministre délégué, Xavier Darcos, cette réputation s'est installée à l'occasion de nombreux cafouillages et polémiques. C'est notamment le cas sur la décentralisation : pendant des mois, Luc Ferry dit qu'il n'est «pas demandeur» de transferts de ses personnels vers les collectivités ; ses représentants dans les instances paritaires en font autant ­ plusieurs documents officiels en portent trace. Jusqu'à la veille du discours de Jean-Pierre Raffarin, le 28 février à Rouen, son entourage proche se dit très dubitatif à l'idée que des personnels de l'Education nationale puissent être transférés. Le lendemain, le Premier ministre annonce le contraire. A l'évidence, il s'agit d'un arbitrage de Matignon. Xavier Darcos l'a d'ailleurs confirmé en termes pudiques lundi 12 mai à Poitiers : «Nous ne savions pas que le Premier ministre pousserait le curseur aussi loin», a admis le ministre délégué à l'Enseignement scolaire devant 200 enseignants et cadres de l'Education nationale. Luc Ferry, lui, préfère démentir ses directeurs et marteler que, s'il n'a jamais annoncé les transferts de personnels, il n'a pas plus «dit le contraire». Alors que le ministre désavoue publiquement son administration, les syndicats s'insurgent fort logiquement contre le «double langage» de la Rue de Grenelle.

«Grand débat». Ils en ont