Fillon et Ferry sont dans une galère, Ferry tombe à l'eau, qui se sauve ? Raffarin. C'est le triste sort du ministre de l'Education de n'avoir aujourd'hui pour utilité que son rôle de fusible. Celui dont le destin risque d'être bientôt sacrifié pour sauver la mise d'un Premier ministre aux prises avec une contestation qui ne mollit pas. Le PS n'y est pour rien qui court après le mouvement sans l'avoir rattrapé. Et le ralliement de la CFDT au projet Fillon sur les retraites n'y change pas grand-chose non plus. En d'autres temps, il eut pu suffire à calmer la grogne. Mais, par temps de retour galopant du chômage, il était hasardeux de remettre en cause sans contrepartie l'âge auquel chacun espère atteindre l'oasis de la retraite. Quand, pour les fonctionnaires, cela se rajoute à ce qu'ils considèrent comme une offensive tous azimuts contre eux, cela revient à secouer un shaker rempli de nitroglycérine. Augmentation salariale renvoyée aux calendes, remplacement aléatoire des départs en retraite, perspective de décentralisation des emplois, le tout sur fond de budget de rigueur, l'anxiomètre est à son maximum et la barque menace de verser. Le gouvernement, instruit par le précédent Juppé, avait finement disjoint les régimes spéciaux de sa réforme des retraites pour éviter d'allumer plusieurs feux de contestation, il n'avait pas imaginé qu'auparavant Luc Ferry aurait mis le plus gros bataillon de la fonction publique au bord de la jacquerie. Jusqu'à les pousser parfois à s'en pre