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Libération

«On n'est plus payé. C'est un geste de désespoir»

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publié le 20 mai 2003 à 23h03

Le collège Gérard-Philipe (600 élèves) a été «leader» du mouvement dans le département du Vaucluse. Toute la semaine, récit d'une grève qui dure depuis le 6 mai.

Il est 7 h 30 devant les grilles du collège Gérard-Philipe, à Avignon. Les enseignants, qui entament leur troisième semaine de grève, offrent le petit-déjeuner aux parents. Derrière eux, une banderole : «Les personnels en grève reconduisent leur action.» Et, posés sur des tréteaux, des thermos, des brioches, des gâteaux. Ce matin, le collège compte 83,3 % de grévistes. Il n'y aura quasiment pas cours de la journée. Pour les enseignants, il est important d'expliquer aux parents le sens de leur démarche.

«J'amène ma fille au collège tous les matins, sans savoir s'il y aura école ou pas», dit une mère. La petite, en 6e, est restée dans la voiture. «Ma fille passe le brevet cette année, raconte une autre. J'essaie de la faire réviser, mais je ne suis pas prof. Elle est inquiète, elle se sent un peu lâchée. Je lui explique que les profs se battent pour elle aussi.»

Des enseignants des établissements voisins passent boire un café : «Ici, c'est un peu notre QG. Ça fait du bien au moral de se retrouver, de ne pas se sentir isolé chacun dans son coin.»

La première semaine, les enseignants de Gérard-Philipe se sont occupés de «créer un réseau de grévistes». Ceux qui travaillent à cheval sur plusieurs établissements ont fait passer l'information. D'autres ont démarché leurs collègues dans les cours de récréation. Ils ont ouvert un