L'Algérie, pour son malheur, s'étend sur une de ces régions du globe qui subissent régulièrement les effets dévastateurs des violentes secousses de l'écorce terrestre. Les tragédies humaines qui résultent des séismes ébranlent souvent les gouvernements des pays qu'ils frappent. Si l'onde de choc du séisme est souvent politique, ce n'est que justice. Car ces drames ont aussi des causes politiques. S'il n'y a rien à faire pour éviter que la terre tremble, et s'il est difficile de limiter la densité des populations urbaines, beaucoup peut et devrait être fait pour minimiser les ravages récurrents des tremblements de terre.
On sait aujourd'hui qu'à égale intensité, tous n'ont pas les mêmes effets sur les constructions, selon la nature du sous-sol. Que toutes les constructions ne réagissent pas de la même manière selon leur conception et la qualité des matériaux employés. Les images venues d'Algérie, comme celles de catastrophes similaires en Turquie ou en Italie, montrent côte à côte des bâtiments intacts et d'autres effondrés. Le bilan des morts et des blessés dépend en réalité moins de la violence des secousses que de la manière dont les autorités locales se sont employées à prévenir la tragédie.
Elles le peuvent, en menant par exemple des études pour déterminer les zones les plus fragiles et y limiter les constructions ; en édictant des règles d'urbanisme et des normes antisismiques de construction ; en contrôlant surtout le respect de ces règles et de ces normes par les entrep