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Libération

Les Algériens de France dans l'angoisse

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Les radios communautaires relaient le peu d'informations.
publié le 23 mai 2003 à 23h06

Des larmes, de l'inquiétude, de l'impuissance et toujours cette terrible inquiétude... «Je suis Samira, d'Asnières. Toute la nuit, toute la matinée, j'ai essayé... Mes parents, mes frères, mes soeurs sont là-bas. Je n'arrive pas à les joindre. Si quelqu'un vous appelle de Boumerdès, demandez s'ils savent quelque chose de la famille X.» Dès l'annonce du séisme, Radio Beur, Radio Soleil et Radio Méditerranée ont consacré tous leurs programmes au drame qui frappe l'Algérie, alternant flashs d'information et appels d'auditeurs.

Pour la plupart, ces Algériens de France ne passent pas vingt-quatre heures sans appeler «le bled». Mais aujourd'hui, c'est le trou noir. La destruction de nombreux relais de portable et la rupture des câbles sous-marins (lire ci-contre) ont totalement isolé le pays. Bien plus radicalement que la surcharge régulière des lignes téléphoniques qui, lors des fêtes de l'Aïd ou du jour de l'an, transforme tout appel en exploit vingt-quatre ou quarante-huit heures durant.

La quête des nouvelles est éperdue. Et en boucle. Celui qui, par miracle, parvient à parler avec «le pays» informe tout le monde ici. «J'ai pu avoir quelques informations de ma mère par e-mail. C'est la seule chose qui passe encore. Alger centre n'a pas été touché ; mais la Casbah, oui», raconte une auditrice. La voix blanche, «Hocine de Borj Menaiël», une des cités particulièrement touchées, dit seulement : «Ma famille est là-bas.» L'animateur promet que «dès que l'ambassade d'Algérie en France