Magnitude 6,6. La secousse meurtrière qui a frappé l'Algérie mercredi soir s'ajoute à une longue liste de violences tectoniques dans le pays. En octobre 1980, l'Algérie avait déploré 3 000 morts dans la région d'El-Asnam, ville reconstruite après deux séismes survenus à une semaine d'intervalle en septembre 1954 qui avaient fait 1 400 morts et 400 000 sinistrés. Plus récemment, l'ouest du pays avait été frappé en 1994 (172 morts) et le nord-ouest en 1999 (28 morts). L'Algérie paie un lourd tribut à sa position géographique, à la frontière des plaques tectoniques qui soutiennent l'Europe et l'Afrique.
Risques de répliques. Comme toujours, la secousse de mercredi soir a été suivie de plusieurs répliques, et d'autres devraient se produire pendant deux ou trois mois, «de plus en plus faibles», selon Mustapha Meghraoui, de l'Observatoire des sciences de la Terre de Strasbourg. Le scientifique souligne qu'«on ne peut exclure une secousse plus violente d'ici quelques jours, même si elle semble peu probable». Si le tremblement de terre se situe entre «modéré» et «fort», son impact a été d'autant plus violent que certaines régions touchées sont marécageuses, avec un sol meuble.
Ce type de sol se comporte comme une lentille qui concentre l'énergie. «Quand l'onde sismique quitte une zone de roches pour pénétrer dans un sol moins dense, sa vitesse s'accroît, explique Fabrice Cotton, de l'Observatoire de Grenoble. Les constructions subissent donc une accélération plus importante, ce qui au