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Libération
Reportage

La CFDT tremble sur sa base

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Le soutien de François Chérèque au plan Fillon a soulevé l'indignation de nombreux adhérents. Reportage dans deux sections locales qui s'estiment «trahies».
publié le 24 mai 2003 à 23h08

Depuis dix jours, le ralliement de François Chérèque au projet de François Fillon sur les retraites sème le trouble au sein de la CFDT. Par-delà les fédérations, transports ou éducation nationale, ou les unions régionales, comme l'Auvergne, qui contestent traditionnellement les positions de la confédération, nombre de militants cédétistes se sont sentis «trahis» par leur chef de file. Et enfreindront la consigne nationale pour manifester dimanche à Paris. «Il n'y a pas de volonté de déstabilisation de la direction comme en 1995, se rassure un proche de Chérèque, mais il est vrai que, pour nos syndicats de fonctionnaires, le choix de la réforme est difficile à expliquer. Et quand, en plus, on laisse les adhérents sans argumentaire, qu'on ne fait pas avec eux le travail de réflexion et de débat, ça devient mission impossible.» Plongée dans un syndicat en plein malaise.

Au Havre, dix jours après, on parle encore de «choc». Pour Jacques Savoye, qui a créé il y a trente ans la section CFDT dans une mairie bastion du PCF et de la CGT, «ce ne sera plus comme avant. Ce 15 mai a marqué une rupture». Les cédétistes havrais ont décortiqué les dix-neuf points du relevé de décisions «pour essayer de comprendre». Et Jacques Savoye en a conclu que «la répartition est en danger : les articles 78 à 82 de fait prônent la mise en place de la capitalisation individuelle et collective, et le gouvernement maintient l'indexation des retraites sur les prix.»

L'union locale est donc entrée en résistan