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Retraites: les Français sur le pied de grève Toyota : les grévistes sous pression

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Tous les secteurs mobilisés en prévision d'une semaine sociale qui s'annonce tendue et cruciale.
publié le 24 mai 2003 à 23h08

Mèches rebelles blondes, il porte l'uniforme gris de la maison Toyota, son nom brodé en rouge sur la poitrine. Il est content de fabriquer des Yaris à l'usine d'Onnaing, près de Valenciennes, parce que «le chef est aussi jeune que nous, il nous comprend», et «on vous demande pas de vous tuer à la tâche». La retraite ? «C'est loin. J'ai 24 ans. Dans vingt ans, ça changera encore. J'ai le temps de voir venir.» Dimanche, il n'ira pas manifester. Ce n'est pas l'esprit de la maison.

La sortie de l'usine ressemble à une sortie de lycée. Sans les vigiles qui contrôlent les cartes de chaque member (salarié) à l'entrée, et leurs sacs ouverts à la sortie, on s'y croirait. La mobilisation a pourtant contaminé la tranquille succursale japonaise : sur 2 600 salariés, une centaine marcheront dans les rues de Paris dimanche. Le 13 mai, fait rare à l'usine, 48 personnes avaient déjà débrayé pour aller manifester à Valenciennes. Par comparaison, à Renault Douai, où les salariés sont plus âgés, et les traditions syndicales plus fortes, les débrayages ont été suivis «de 70 à 100 %» selon les ateliers, annonce la CGT. Chez les Toyota, Force ouvrière annonce une cinquantaine de personnes prêtes à grimper dans les bus dimanche, la CGT, une trentaine, et la CFDT, «entre quinze et vingt». «C'est une boîte dure», argumente Eric Pecqueur, délégué CGT, pour expliquer la faible mobilisation. «Quand on veut faire travailler les gens comme des esclaves, ajoute-t-il, on ne peut pas se permettre la démocrat