Menu
Libération

Education: les «précaires» dans l'oubli

Article réservé aux abonnés
Emplois-jeunes et pions occupent la Bourse du travail sans le soutien des profs.
publié le 28 mai 2003 à 23h10

Ils sont entrés par la porte, tout bêtement. Se sont installés dans le hall, une soixantaine assis par terre. On allume les cigarettes, on décapsule des sodas, on allume les téléphones portables. Pour se mettre en bouche : assemblée générale. «Bref, on se sent déjà comme chez soi», dit Mathilde. Depuis lundi après-midi, une soixantaine de «précaires» occupent la Bourse du travail à Paris à l'appel d'un collectif d'emplois-jeunes et de surveillants. Engagés les premiers, dès novembre, dans la contestation contre les nouvelles mesures de l'Education nationale, ils semblent aujourd'hui les oubliés d'un mouvement social qui, pourtant, s'élargit.

«Quand j'ai été nommé à la rentrée 2000 dans une école, on me traitait en larbin. Les emplois-jeunes, c'était souvent le bétail dans les établissements, raconte Martin. Pour tout le monde, on traînait cette réputation de sous-boulot.» Créés en 1997 pour endiguer le chômage des jeunes, ces 78 000 postes réservés aux moins de 25 ans sont rémunérés au Smic (minimum) pendant cinq ans pour un emploi social dans des structures publiques. Les 20 000 en service dans l'Education nationale vont être supprimés.

«J'aime ce taf.» «Moi, l'Education nationale, elle m'avait déjà rayé de la carte comme élève.» Guilhem est devenu surveillant dans un collège ZEP. «Ça m'a aidé à voir les choses autrement. Les profs viennent me chercher quand ils n'arrivent pas à faire sortir un gamin de la classe. Quand j'en tiens une centaine à l'étude, je me sens un rôle. J