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Libération

La nouvelle affaire Alègre ébranle la justice

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La multiplication des dénonciations de notables pourrait conduire à un dépaysement du procès.
publié le 28 mai 2003 à 23h11

L'affaire Alègre et son cortège de dénonciations va-t-elle quitter Toulouse pour être instruite dans une autre juridiction ? C'est la question qui agite le monde judiciaire. Techniquement, c'est au procureur de la République de Toulouse de faire un rapport au procureur général, lui demandant le «dépaysement» du dossier pour une «bonne administration de la justice». Le procureur général saisit ensuite la Cour de cassation. Le tout peut se jouer en une quinzaine de jours. Problème : le procureur général de Toulouse, Jean Volff, est lui-même mis en cause par Fanny et Patricia, les deux prostituées qui ont reconnu, sur photos, devant les gendarmes, cinq magistrats qu'elles accusent d'avoir participé à des partouzes sadomasos en compagnie du tueur Patrice Alègre et du président du CSA, ex-maire de Toulouse, Dominique Baudis.

Transparence. Comment et dans quel état d'esprit pourra-t-il dès lors rédiger ? Hier, dans l'Est républicain, Jean Volff ­ comme Dominique Baudis et Marc Bourragué, ancien substitut à Toulouse, eux aussi mis en cause, l'avaient fait la semaine dernière ­ s'est défendu, avant que son nom soit publiquement cité, et tristement, de toute implication dans cette très sale affaire. Il annonce qu'il va «sans doute» devoir quitter ses fonctions ­ il pourrait être remplacé aujourd'hui par Michel Barrau, procureur à Créteil, ce qui n'est pas un gage de transparence, car ce dernier y a beaucoup contribué à freiner les affaires du RPR. Enfin, Jean Volff a lui-même demandé