La bataille du calendrier est ouverte et le gouvernement vient de marquer un point. En dépit des centaines de milliers de manifestants et des demandes insistantes de la CGT et de FO, l'échéance du Conseil des ministres n'a pas été repoussée. Ce matin, après son adoption par le gouvernement, le texte préparé par François Fillon et Jean-Paul Delevoye deviendra officiellement le «projet de loi portant réforme des retraites». Il sera soumis à l'Assemblée le 10 juin.
«Tout ou rien». Cette fermeté sur les délais place les syndicats du «front du refus» (CGT, FSU, Unsa, FO) en position délicate : celle du «tout ou rien». Le texte est en effet verrouillé. Toute modification passe désormais par le Parlement. La CFDT et la CGC peuvent se targuer de l'avoir infléchi sur quelques points importants le 15 mai, quand il en était encore temps. La garantie de 85 % du Smic pour les plus basses pensions, la possibilité de départ avant 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 14, 15 ou 16 ans, ou le 0,2 % de hausse programmée des cotisations d'assurance vieillesse en 2006 ont été intégrés au projet de loi. Le président de la CFE-CGC, Jean-Luc Cazettes, rappelait lundi qu'en les faisant «acter rapidement» il a empêché le gouvernement de «revenir au projet initial».
La CFTC, qui n'avait pas approuvé le «relevé de décisions» du gouvernement le 15 mai, attend maintenant un coup de pouce sur les avantages familiaux et quelques aménagements sur des points litigieux (lire ci-dessous) pour rallier