Dans sa guerre préventive contre la grève des transports du 3 juin, le gouvernement vient d'obtenir un succès significatif. Après une semaine passée à répéter que les régimes spéciaux ne trinqueront pas, le ministère des Transports a réussi à «retourner» plusieurs syndicats, ce qui pourrait limiter l'ampleur du mouvement annoncé. A la SNCF, c'est la Fgaac, puissant syndicat de conducteurs, qui a déclaré forfait pour la mobilisation. Si elle pèse peu en terme de voix (3,5 %), la Fgaac jouit d'une capacité de nuisance importante et avait participé à la grève massive du 13 mai.
«Pas normal». L'organisation a changé son fusil d'épaule, convaincue par les correspondances avec le ministre des Transports, Gilles de Robien, et le patron des cheminots, Louis Gallois. «Le ministre nous a confirmé que le régime des cheminots était viable pour plusieurs années», explique William La Rocca, son secrétaire général.
Le syndicat dit aussi avoir refusé l'«instrumentalisation» de la grève cheminote par les confédérations. «Ce mouvement prend une tournure de plus en plus politique, dénonce William La Rocca. Est-il normal de demander aux cheminots d'apporter un soutien massif et lourd, sous forme de grève reconductible, sur un problème qui ne les concerne pas directement ?» Hier soir, l'ensemble des autres organisations (CGT, CFDT, FO, Unsa et SUD-Rail) a confirmé son appel à la grève SNCF du 3 juin, préservant un front unitaire.
A la RATP en revanche, la CGT, ultramajoritaire, devra se passer du s