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Libération

Le peu de dialogue social inquiète les syndicats européens

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Les gouvernements tentent de passer en force.
publié le 29 mai 2003 à 23h11

Prague envoyé spécial

Que font les responsables syndicaux au congrès de la Confédération des syndicats européens (CES), réuni à Prague ? Ils téléphonent à leurs gouvernements et certains tiennent même leur valise prête, au cas où ils devraient rentrer sans délai. Car à l'instar de la France, plusieurs pays sont au bord de l'affrontement à propos des projets de réforme des «pensions», comme on dit dans le sabir syndical.

C'est le cas de l'Italie, de l'Allemagne, du Portugal et de l'Autriche. Le calendrier autrichien est même en phase avec l'agenda français puisque mardi alors que la France devrait être bloquée par la grève des transports, la puissante centrale syndicale ÷TV, forte d'1,5 million de membres, organisera une grève générale, la deuxième seulement depuis 1945. «Le chancelier Schüssel a voulu passer en force, sans prendre le temps de la négociation entre partenaires sociaux», s'insurge Karl-Heinz Nachtnebel, de l'÷TV. Pour le contraindre à négocier, l'÷TV a reçu le soutien du patronat autrichien et cherche celui de... Jörg Haider, dont le parti, membre de la coalition de Schüssel, rechigne à suivre le chancelier. «Les ennemis de mes ennemis sont mes amis», s'amuse, pragmatique, Karl-Heinz Nachtnebel.

Grève générale. Les Italiens sont également sur les dents. Silvio Berlusconi, le président du Conseil, tente, pour la quatrième fois en six ans, de modifier le pacte social qui avait permis de réformer les retraites en 1996. «Nous avons fait la réforme que la France a lanc