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Libération

L'Afrique arrosée.. de promesses

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Le financement du Nepad repose en fait sur le privé.
publié le 30 mai 2003 à 23h12

Parmi tous les sujets défendus par Jacques Chirac, il y a l'Afrique, ce «continent marginalisé», selon ses propres mots. Le chef de l'Etat affirme que l'intégration de la région à l'économie mondiale est l'une des «priorités de la France» au G8. Il veut faire d'Evian le sommet de «la mise en oeuvre» du projet censé mettre le train abandonné de l'Afrique sur les rails de l'espoir : le Nepad, c'est-à-dire le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique. L'objet, encore très mal identifiable, a été endossé ­ en fanfare ­ par le G8 l'an passé à Kananaskis (Canada). Aux chefs d'Etat africains de proposer des programmes concrets (santé, éducation, routes, etc.), les financements des pays les plus riches suivront. «On change de culture et d'époque, jurait alors Chirac. On passe de l'assistanat au partenariat.» Et Tony Blair de promettre : «Nous allons aider l'Afrique à s'aider elle-même.»

Points de vue. Un an après son lancement, deux ans après son adoubement par le G8, où en est-on de ce Nepad et de ses huit engagements (1) ? Tout dépend de quel côté on prend la longue vue. Vu de celui des promoteurs du plan, par exemple du côté canadien, l'avantage du Nepad «est qu'il a remis l'Afrique sur l'agenda international». Vu du point de vue des Africains, ces propos font sourire. «En deux ans, la priorité du G8 est moins que jamais le développement, mais le terrorisme, moins que jamais l'Afrique, mais le Proche-Orient», note la Sud-Africaine Caroline Sande Mukelera, de l'ONG Oxf