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Libération
Portrait

L'homme-orchestre émergent

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Gourdault-Montagne est un fidèle de Chirac.
publié le 30 mai 2003 à 23h12

Evian envoyé spécial

La «conversion» de Chirac, c'est lui. L'idée de recevoir, pendant le G8, les chefs d'Etat de pays émergents, encore lui. Tenter de faire d'Evian un «contre-Gênes», en nouant un dialogue avec les altermondialistes, toujours lui. Maurice Gourdault-Montagne est l'homme-orchestre du G8. Il est, selon l'expression d'un responsable de l'UMP, «l'homme de confiance» de Jacques Chirac. A la fois sherpa et conseiller diplomatique du chef de l'Etat depuis le 29 novembre, «MGM» ­ comme on l'appelle à l'Elysée ­ passait, ces derniers jours, au minimum trois heures quotidiennes dans le bureau de Chirac. A l'assister dans ses échanges diplomatiques avec d'autres dirigeants, dénouer les différends avec les Etats-Unis, régler la machinerie diplomatico-protocolaire. Et, jamais avare d'un bon mot, à faire rire le Président.

Paire redoutée. La complicité entre les deux hommes date des années-galère, lorsque Chirac était honni par une partie de son propre camp. Entre 1993 et 1995, il travaillait pour Alain Juppé, alors ministre de Balladur. Officiellement, ce polyglotte s'occupait de diplomatie. Officieusement, il rédigeait le programme du candidat Chirac. Celui-ci, élu en 1995, nomme Juppé à Matignon, lequel demande à Gourdault de diriger son cabinet. Avec Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée, ils forment une paire redoutée. Mais aussi raillée : ils imagineront la dissolution fatale de l'Assemblée en 1997.

Mue. De cet épisode, MGM ne veut rien dire. Pas plus q