Ça fait plutôt désordre. A la veille de la Semaine du développement durable qui commence lundi, le biologiste Jacques Testart démissionne de la présidence de la Commission française du développement durable (CFDD, mise en place par Dominique Voynet) pour cause de divergence de vues et d'absence de moyens (lire aussi en page 8). Une démission symbolique qui vise à dénoncer les errements de la stratégie gouvernementale en matière de développement durable. «La politique du gouvernement est une politique de renoncements durables», lance de son côté Bruno Rebelle, président de Greenpeace France et pourtant membre du Conseil national du développement durable (CNDD), mis en place l'année dernière par la secrétaire d'Etat en charge du dossier, Tokia Saïfi, pour concurrencer la CFDD.
Belles phrases. Pourtant, ce n'est pas la bonne volonté qui manque. Le discours de Jacques Chirac, affûté par Nicolas Hulot au sommet de Johannesbourg en septembre 2002, avait fait son petit effet. «Nous sommes la première génération consciente des menaces qui pèsent sur la planète. La première. Et nous sommes aussi probablement la dernière génération en mesure d'empêcher l'irréversible.» En quelques phrases brillantes, le président français s'était promu grand défenseur de la planète en danger. Son ministère de l'Ecologie, mené par Roselyne Bachelot et doté d'un secrétariat d'Etat au Développement durable, était plein de bonnes idées. On allait voir ce qu'on allait voir.
Un an après son entrée en fonction