Annemasse (Haute-Savoie) envoyé spécial
Elle ouvre la fenêtre, montre les barbelés qui viennent d'être montés dans la nuit et dit : «Regardez, même à notre Sommet pour un autre monde (Spam), où il n'y a que des débats, on transforme nos espaces de parole en camp de détention, et au delà c'est une forteresse sécuritaire.» Chantal Viala est remontée. Cumularde de la défense des droits (elle milite à Amnesty, à la Ligue des droits de l'homme, à Attac), elle centralise l'arrivée des «observateurs». Et tente de coordonner les «patrouilles citoyennes», qui vont scruter les éventuelles dérives policières lors de la manifestation franco-suisse de dimanche.
Impartial. «On a dépêché 60 personnes, les Français observant du côté suisse et les Suisses du côté français, histoire d'être le plus impartial possible», explique une militante d'Amnesty. Plus loin, Lea, une environnementaliste italienne, résume la philosophie de ces patrouilles juridiques : «Face à la criminalisation des mouvements sociaux, il faut judiciariser nos actions.» Elle était à Gênes. «Les policiers ont eu les mains libres, ça s'est soldé par un mort, des blessés et des gardes à vue arbitraires...»
Des bénévoles distribuent dans la ville un guide du manifestant, version papier de ce qui circule sur le Web. Des numéros de téléphone, en Suisse ou en France, renvoient à une permanence juridique. En tout, pas moins de 100 juristes, avocats, magistrats seront mobilisés (notamment par le Syndicat de la magistrature SM , le S